Ten-Teki-Ha-Seki

Même une goutte d'eau peut creuser la pierre.
Ten : point, marque.
Teki : goutte.
Ha : creuser.
Seki : la pierre.

Le débutant qui voit un expert accompli démontrer son art se dit souvent : "jamais je ne serai capable de faire cela ! Combien d'années de travail cela représente-t-il ?". Et si d'aventure il s'y essaie, cela finit de le convaincre. Pourtant l'histoire humaine est jalonnée de gens qui ont entrepris des tâches qui les dépassent.

Lorsqu'on regarde des gouttes d'eau s'écraser sur un bloc de granit, il paraît impossible, tâtant l'eau d'une main et le granit de l'autre, que ce ridicule élément liquide puisse affecter cette énorme pierre en quoi que ce soit. Et pourtant…

C'est à force de constance, de persévérance et de répétition que l'on acquiert des résultats, même si ceux-là semblent inatteignables à première vue.

Ichi-Go-Ichi-É

Ici et maintenant.
Ichi : un.
Go : l'instant.
Ichi : un
É : compréhension, expérience.

Ce qui a été n'est plus, ce qui pourrait être ne correspond à aucune réalité, la seule chose qui compte, c'est ici, et maintenant.

Sastsu-Jin-Tô. Katsu-Jin-Ken

Le sabre qui tue.
Le sabre qui donne la vie.
Sastsu : tuer.
Jin : être humain.
Tô : sabre.
Katsu : énergie, vie.
Jin : être humain.
Ken : sabre.

Ce concept met le doigt sur l'élément important du choix. Comme toute technique de combat, l'art du sabre peut être utilisé dans un sens comme dans l'autre. L'énergie présente de manière archaïque dans tout être humain peut être transformée en agressivité ou en énergie positive.

Lorsqu'on entreprend une discipline martiale, on est facilement obnubilé par l'adversaire (comment gagner…). Puis au fil des entraînements, les problèmes techniques ramènent l'attention du pratiquant sur sa propre arme ou sa propre technique.

Les problèmes techniques perdurant, le pratiquant est obligé de porter son attention sur lui-même, ses blocages psychologiques ou physiques. C'est à ce moment là que le travail sur soi-même commence réellement. C'est aussi à ce moment là que le sabre ne tue plus, mais, au contraire, aide le pratiquant à se connaître.

Extraits du livre 'Ten-Jin-Chi".
Merci à Pascal Krieger pour son approche calligraphique du Budo.

Iri-Mi

L'idéogramme IRI d'irimi exprime l'idée de passer l'entrée de la maison, d'y pénétrer de soi-même ou d'y être invité.
L'idéogramme MI donne l'idée de l'enfant dans le ventre de sa mère.
MI est le corps.
Irimi signifie donc littéralement : « Mettre son corps dans le corps de l'adversaire.

C'est l'étude approfondie de l'art de la lance qui aurait permis à Ô sensei de mettre la loi Irimi au coeur de l'Aïkido. En effet, face à une arme longue telle une lance, il faut rompre la distance afin de ne plus être sous la menace de la pointe et donc rendre l'utilisation de celle-ci difficile, voire impossible. Initialement Irimi désignait donc l'action de pénétrer victorieusement jusqu'à l'intérieur de la garde d'un adversaire armé d'une arme plus longue que la sienne.

Plus généralement, on peut définir Irimi comme l'action de se placer de manière à pouvoir atteindre les points vitaux de l'adversaire sans pour autant que lui puisse vous atteindre.

Ten-Kan

L'idéogramme TEN est composé de deux éléments, l'un signifiant roue, l'autre évoquant un mouvement circulaire. L'idéogramme KAN veut dire échanger.
Tenkan indique le changement de direction, d'état d'esprit.

En Aïkido, Tenkan désigne le changement de direction avec l'idée de s'unir à l'adversaire et prendre une position plus avantageuse. Loin d'être opposé à l'idée d'Irimi, Tenkan permet au contraire de faciliter l'application d'Irimi en Aïkido.

Irimi est une condition nécessaire à toute technique d'Aïkido. Tenkan seul ne peut aboutir à une technique.En résumé, IRIMI consiste à attaquer le centre du partenaire, et TENKAN à devenir le centre du mouvement.